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Blog Sentinelle RoumanIE

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Renseignement d'affaires sur le marché économique roumain


RoumanIE : Emission TV - Petites et grandes corruptions en Europe

Publié par Sentinelle Roumanie sur 14 Décembre 2014, 17:59pm

Catégories : #Divers, #Risques

Source : Émission TV du 13 décembre France 3 – Avenue de l’Europe

http://www.france3.fr/emissions/avenue-de-l-europe/diffusions/13-12-2014_285829

Présenté par Dominique Voegele

Avenue de l'Europe - La corruption

Portugal, Espagne, France : des affaires de corruption sont mises au jour dans toute l'Union européenne. Au sommaire : En Roumanie, la corruption se pratique à tous les échelons de la vie quotidienne. - A Londres, certains étrangers blanchissent de l'argent en investissant dans l'immobilier.

Il y a d’abord le chiffre. Impressionnant. La corruption coûte à l’économie européenne environ 120 milliards d’euros chaque année. A titre de comparaison, le budget annuel de l’Union européenne, c’est en engagements 145 milliards d’euros. C’est donc presque un budget européen par an qui s’évanouit en raison de la corruption qui règne un peu partout en Europe.

Et le premier à en être convaincu est le citoyen. Selon une enquête Eurobaromètre de l’Union européenne, 76% des sondés estiment que la corruption est un phénomène très étendu, 56% que durant ces trois dernières années le niveau de corruption s’est étendu. Bien entendu, cette enquête bisannuelle, la dernière ayant été rendue publique par la Commission européenne en février dernier, reste fortement marquée par des variations entre les Etats. Si seuls 10% des danois pensent que leur pays souffre de ce mal, ils sont 99% en Italie ! En revanche, si on interroge ces mêmes personnes pour leur demander si elles ont dû verser un-pot-de-vin, elles sont bien moins nombreuses. Il en va donc de la corruption comme de la sécurité, il y a les faits et il y a le ressenti…

L’action du Conseil de l’Europe

L’institution strasbourgeoise qui regroupe 47 états membres s’est penchée sur le phénomène depuis bon nombre d’années. La corruption étant considérée comme un danger pour la démocratie et l’état de droit, deux des crédos du Conseil de l’Europe. En 1981, déjà on s’attaque au crime économique dans lequel on inclut les faits de corruption. En 1994, on décide d’attaquer le problème à l’échelon européen. Il y aura plusieurs étapes, plusieurs années de travaux et on aboutira en 1999 à un accord partiel élargi crée au départ par 17 pays. C’est ainsi qu’est né le GRECO, le Groupe d’états contre la corruption, un instrument suffisamment utile et important pour que l’Union européenne cherche à en faire partie. Un certain nombre d’instruments juridiques existent désormais dans la palette du Conseil de l’Europe, des normes internationales ont été fixées et ce GRECO compte désormais 49 Etats membres dont les Etats-Unis.

L’Action de l’Union européenne

Première grande date, la communication de la Commission européenne du 28 mai 2003. Elle fait le point sur les grandes lignes d’une future politique européenne de lutte contre la corruption. Et dans ces grandes lignes, déjà se remarquent deux points dont il faudra bien parler plus tard. La nécessité d’un engagement politique au niveau le plus élevé, et la nécessité d’une culture anti corruption dans les institutions européennes elles-mêmes. Et déjà, la Commission européenne soulève l’intérêt des mécanismes de suivi de cette lutte comme le GRECO.

En 2011, nouvelle communication de Bruxelles. Avec un regret, la mise en œuvre de cette lutte contre la corruption demeure très inégale suivant les pays. Que penser alors de ce qui se passe par exemple en Roumanie, où 60% des procédures concernant les marchés publics font l’objet de plaintes. Décidemment l’engagement politique souhaité en 2003 n’est pas au rendez-vous. La Commission décide alors de faire tous les deux ans un rapport anticorruption. Le premier est paru en février dernier. La Commissaire chargée de la Justice, Cecilia Malmström aura ce cri du cœur : Un niveau de corruption « à couper le souffle »…

Le rapport passe en revue tous les Etats membres, n’est pas tendre avec la France malgré la récente loi sur la transparence de la vie publique. Reste également que ce rapport n’évoque pas la situation au sein même des institutions européennes. Et pourtant, simple exemple, 3 parlementaires européens ont été pris la main dans le sac, piégés par des journalistes britanniques. La médiatrice européenne travaille d’ailleurs sur bon nombre de plaintes dans ce domaine.

Le chantier demeure donc encore très important en dépit d’avancées comme la coopération européenne au travers des réseaux judiciaires comme Eurojust ou l’inscription dans la Directive sur le blanchiment d’argent de la corruption comme infraction grave. Quant à l’OLAF, l’organisme anti fraude de l’Union européenne, il parait parfois bien discret…

Les ONG

Dernier acteur dans cette lutte, les ONG, les Organisations non Gouvernementales. Transparency International a ainsi produit un rapport en avril dernier sur les risques de corruption au sein même des institutions de l’Europe. D’ailleurs 70% des personnes interrogées par un sondage estimaient que la corruption existait aussi au sein des institutions. Et l’ONG vient de faire paraitre mais au niveau mondial un nouvel index de la perception de la corruption. La carte de France de la corruption vient elle aussi de paraitre…Je vous renvoie à la page Facebook d’Avenue de l’Europe pour encore plus d’informations. En France Anticor née en 2002, et sur le plan européen Finance Watch sont d’autres chiens de garde.

La lutte contre la corruption, on l’a vu, est une nécessité économique. 120 milliards par an, ce n’est pas négligeable. Mais ce qui l’est encore moins, c’est la disparition du lien de confiance entre les citoyens et les décideurs. D’autant que c’est aussi au niveau local que, souvent, ça se passe. Au plus près du quotidien des hommes et des femmes d’aujourd’hui. Au plus près du quotidien de l’électeur et de l’électrice.

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